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où nous pourrions arriver à temps en ligne, ce que je crois impossible.

7° Comment tiendrez-vous tête à première attaque, des Autrichiens si nombreux, réduits à vos propres forces ?

8° Que savez-vous de la marche des Français, venant par les Alpes ?

J’attends réponse à ces questions avec grande impatience.


Cavour répond aussitôt (25 avril) :

Le quartier général est à Turin ; le Roi commandera l’armée, mais le général La Marmora sera toujours à ses côtés. Nous comptons couvrir Turin en défendant la ligne de la Doire à la vallée de la Scrivia au moyen du général Jean Durando, Alexandrie et Casale avec 30 000 hommes. Si deux divisions françaises arrivent sur la Doire et deux dans la Scrivia, nous sommes certains de tenir. Indispensable que les divisions viennent se former à Turin.

Les Français sont arrivés à Modane ; si demain commence passage du Mont Genèvre, ils arriveront certainement à temps. Marquis de Villamarina demandera dix mille havresacs ; veuillez appuyer sa demande. ;


Cavour ajoute, le 27 :

Le général Frossard, revenu hier de la Doire, trouve la ligne admirable ; en la défendant, on défend Turin et la vallée de ...

Le Roi, décidé à faire des efforts désespérés pour empêcher les Autrichiens de la forcer ; il est sûr de réussir pour peu que les Français nous aident.

Supplie Empereur de permettre que les divisions se forment à Turin ; l’effet moral de cette mesure double nos moyens de défense.


A quatre heures du soir, le prince Napoléon transmet cette réponse de l’Empereur :

Empereur m’a fait attendre réponse jusqu’à présent. Il m’écrit :

« Réponds au. comte Cavour que le maréchal Canrobert a l’ordre de faire tout ce qu’il pourra raisonnablement faire pour venir au secours de Turin. »