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Launay, de me prévenir que, si nous n’adhérions pas à l’invitation de désarmer, l’Autriche avait déclaré qu’elle se chargeait d’obtenir par les armes, en passant le Tessin, ce que nous refuserions à la diplomatie.

3° Les dispositions prises dernièrement par les généraux autrichiens indiquent un plan d’attaque prochain. Trois corps d’armée, les 3e, 5e, 7e, sont déjà sur le Tessin ; le 8e se rapproche de l’Adda pour faire place au nouveau corps qui arrive. D’immenses approvisionnements ont été accumulés à Pavie et à Milan. Toutes les communes de la Lombardie ont reçu l’ordre de tenir prêts, et à la disposition des autorités militaires, les moyens de transport dont elles peuvent disposer.

Enfin, des avis parvenus directement du quartier général de Vérone à Turin, ne laissaient aucun doute qu’on s’y préparait à un mouvement offensif.

Voici maintenant quelles sont nos dispositions pour notre défense :

Une division pour couvrir la vallée de la Scrivia, pour couvrir Gênes.

Deux divisions entre Alexandrie, Casai et Valence.

Deux divisions sur la Doire.

Si le gros de l’armée autrichienne venait droit sur Turin, sur la rive gauche, on tirerait encore d’Alexandrie une division ou une brigade.

Nous aurions encore sur la Doire la division de grosse cavalerie. Nous aurions par conséquent sur la Doire, 25 000 hommes au moins.

Pour repousser une attaque de 50 000 hommes, nous avons besoin de l’arrivée des Français. Une division suffirait pour produire un effet très grand sur notre armée et sur l’armée autrichienne. Avec deux divisions, nous sommes à peu près certains de battre les Autrichiens.

C’est par ces motifs que j’ai demandé à Votre Altesse de prier avec instance l’Empereur de faire réunir à Briançon la division du général Bourbaki, qui pourrait ainsi être en ligne en même temps que nos propres troupes.

Je dois prévenir Votre Altesse que ce qui a contribué un peu à nous alarmer, c’est l’avis qui nous est parvenu qu’il n’y a à Briançon qu’un seul régiment composé de 6 300 hommes.

Nous avons répondu à l’Angleterre, qui nous demandait de