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que pour discuter l’application de ce principe. Empereur a fait publier article ce matin au Moniteur qui expose situation. Il n’a pas voulu que la France apprit par le Parlement anglais ce qui se passait. Angleterre vous accepte donc au Congrès ; Autriche est furieuse. On assure qu’elle viendra au Congrès avec vous, j’en doute encore. C’est un triomphe moral pour le Piémont que son entrée au Congrès. Vous savez que c’était ma première idée. Quant au désarmement, c’est le mauvais côté pour vous, mais il y a moyen de le diminuer dans l’exécution ; d’abord gardez le corps de volontaires ; ensuite, surveillez bien la façon dont Autriche désarmera. Ecrivez-moi effet produit chez vous par la nouvelle phase de la question. En Europe, cela sera regardé comme un succès pour France et Piémont, et un échec pour Autriche.

Ordres partis pour les troupes sur votre frontière. Elles se massent. Je ne crois plus à attaque de l’Autriche, mais continuez bien mesures de précaution.

Ce que je vous écris m’est personnel et n’a rien d’officiel.

Empereur a reçu rapport de Vienne sur indiscrétion commise dans les Principautés par M. Astraga. Il a trop parlé à Belgrade, a tout dévoilé sur nos projets sur la Hongrie au prince Milosch, qui est assez mou et a été effrayé.

Recommandez à M. Astraga plus de réserve et de prudence/ Il est léger et nous fait grand tort.


Le comte de Cavour au prince Napoléon.


18 avril 1859.

Monseigneur,

Me rendant à l’invitation que Votre Altesse a bien voulu m’adresser par le télégraphe, je commence dès aujourd’hui une série de renseignements journaliers.

Les deux dépêches télégraphiques que j’ai adressées hier, une à Votre Altesse et l’autre à d’Azeglio, m’ont été inspirées par les motifs suivants.

1° Lord Malmesbury a dit à un de mes amis, dans le but que cela me fût répété, qu’il avait lu l’ultimatum que le comte de Buol comptait adresser à la Sardaigne dans le cas où nous aurions persisté dans le refus de désarmer.

2° Un haut personnage de Berlin a dit à notre ministre, M. de