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Avant d’avoir reçu cette lettre, le Prince a, le 14, à une heure et demie, télégraphié à Cavour.

Hier, ai chargé M. Nigra de vous donner avis de l’Empereur sur votre réponse à faire pour le principe du désarmement. Ce matin, M. Nigra apporte votre réponse qui demande mon avis.

Conseil de Walewski à Villamarina sans importance. Je suis d’avis, comme le premier jour de votre arrivée, que vous devez répondre « que, si vous êtes admis au Congrès sur le pied d’égalité avec les grandes Puissances, vous ferez ce qu’elles feront pour l’adoption du principe du désarmement, mais qu’étant dehors par le refus de l’Angleterre de vous y faire admettre, vous ne pouvez désarmer, ou le promettre, avant de savoir les garanties que le Congrès obtiendra de l’Autriche pour vous. » Il faut vous attendre à voir admettre les autres Etats italiens, mais n’en dites pas un mot. Cette réponse est celle que l’Empereur a faite hier à Londres. Elle embarrasse l’Angleterre et sera refusée probablement par l’Autriche. Ce qu’il faut, c’est soutenir l’opinion italienne, et cependant ne pas passer pour vouloir la guerre à tout prix aux yeux de l’Europe. Il faut, toujours et sans cesse, présenter l’Autriche comme menaçante, provocante, agressive, et vous, vous défendant seulement. Je crois que votre réponse devrait être publiée. Cela ferait bon effet. Pourquoi ne la liriez-vous pas demain à votre Parlement, afin qu’elle fût connue à la discussion anglaise du lundi 18 ? Il faudrait que votre ministre à Londres s’entendit avec Palmerston, Clarendon et John Russell. Ils approuveront, je crois, votre réponse qui peut embarrasser le ministère.


Les tentatives de négociations se heurtent à des démonstrations militaires des Autrichiens, que Cavour annonce par une dépêche du 17.

Huitième corps est sur l’Adda, quatre corps entre le Tessin et l’Adda ; nouvelles de Berlin, Londres, Milan font considérer attaque comme très prochaine, pourrait avoir lieu jeudi. Priez Empereur envoyer sans retard général Bourbaki avec sa division à Briançon et lui donner ordre être prêt partir sur avis passage Tessin par ministre France.

Le prince Napoléon répond le même jour, à onze heures du soir :


Reçu dépêche du 17, 5 heures du soir,