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uniformément un spectre du type solaire, sans quoi son éclat par unité de surface égalerait celui du soleil et elle serait incomparablement plus lumineuse qu’on ne l’observe.

Bref, elle ne peut donc être composée que d’étoiles comparables au soleil par leurs masses et leur éclat. Mais à une distance de 10 000 années de lumière, le soleil nous apparaîtrait comme une étoile de 17e grandeur. Que ces nébuleuses spirales ne sont pas composées d’étoiles de loin aussi brillantes, c’est un fait bien connu ; autrement, elles seraient résolubles aux puissants instruments modernes.

Supposons même que les étoiles de la nébuleuse soient quarante fois moins brillantes que le soleil et soient en conséquence des étoiles de 21e grandeur. Un million de ces étoiles ferait de la nébuleuse un objet dont l’éclat apparent global équivaudrait à celui d’une étoile de 6e grandeur. La nébuleuse d’Andromède mise à part, toutes les nébuleuses spirales sont incomparablement moins brillantes que cela. Or nous avons calculé ci-dessus que la masse de la nébuleuse égale non pas un million, mais 140 millions de soleils.

Bref, le résultat de van Maanen contient une foule de contradictions internes qui le rendent a priori difficile à admettre sans discussion.

Cette discussion, si nous l’abordons, établit premièrement que, ainsi qu’il vient d’être démontré, le spectre des nébuleuses spirales est inconciliable et inexplicable avec toutes les théories jusqu’ici mises en avant, à l’exception de la seule théorie des Univers-Iles.

Ce n’est pas tout. Il y a les Novæ, les « étoiles nouvelles. » Les photographies des nébuleuses spirales prises par intervalles y ont décelé assez souvent la présence d’étoiles nouvelles analogues (quoique beaucoup plus faibles) à celles qu’on a, à diverses reprises, décelées dans la Voie lactée. Chose remarquable, ces faibles Novæ des nébuleuses spirales ont une courbe de lumière dont la décroissance dans le temps est la même que celle des Novæ galactiques. D’autre part, il a été prouvé par l’observation que celles-ci, qu’on observe à des distances variées de la terre, se trouvent toutes, lorsqu’on les ramène par le calcul à la même distance, avoir le même éclat maximum. C’est là un fait bien établi et dont la dynamique stellaire rend maintenant assez bien compte.

Bref, en partant de là, et de l’identité de la décroissance lumineuse des Novæ galactiques et de celles des nébuleuses spirales, on a déduit légitimement que celles-ci devaient avoir un éclat maximum égal à celui de leurs sœurs galactiques.