Les nobles dames régulières
Des Mignards et des Largillières
Sous leurs longs cheveux en rouleau ;
C’étaient des roses de tableau.
Ainsi l’art si simplement beau,
Encor pur, près de la racine,
Sans la richesse byzantine
Du nôtre et nos soifs de nouveau,
L’art de Poussin et de Racine
Et la sagesse de Boileau.
Du vent commence à frissonner,
Huit heures viennent de sonner..
Il me plaît fort d’imaginer.
A travers les stores baissés,
Des rayons, frémissants d’atomes,
Touchent au salon les vieux tomes
Qui rallument leurs ors passés.
La pièce aux blanches boiseries
Sous ces longs rais horizontaux
Evoque un dedans de bateaux
Dans les vieilles imageries ;
Et ce rayon tiède et mineur
Dans ce blanc décor de navire,
C’est pour moi, — singulier délire, —
C’est un des aspects du Bonheur.
O frisson des métempsychoses !
Pour en tressaillir à ce point,
Un jour, jadis, ailleurs, très loin,
Ai-je déjà vécu ces choses ?