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load (0,24 à Wesselton ; 0,29 à Bultfontein ; 0,16 à Dutoitspan). A la fin de cette année, le stock de terre bleue étendue sur les « floors » et, par conséquent, en réserve, atteignait 8,5 millions de loads. La valeur moyenne du carat brut variait de 129 francs à Bultfontein à 150 (Wesselton) et 277 (Dutoitspan). La valeur par load était, pour l’ensemble, d’environ 40 francs et les frais moyens correspondants de 9,40 francs. Je m’empresse de faire remarquer qu’il faut y ajouter des impôts représentant 35 pour 100 du produit net.

La valeur totale de l’extraction à l’état brut, en gros et sur la mine, montait ainsi, au cours très élevé de cette époque, à 229 millions, dans la seule Société de Beers. La même année, cette compagnie a vendu pour 169 millions de diamants bruts.

De tels chiffres, qu’il faut presque doubler pour tenir compte de toute la production sud-africaine, appellent une réflexion indiquée dès le commencement, et sur laquelle nous devons maintenant revenir. Le diamant est une substance dure, qui ne s’use pas, qui ne se consomme pas et qui a peu de chances de se perdre, du moins si l’on fait abstraction de la propriété individuelle. Or, j’ai dit plus haut que l’Inde en a produit 2 000 kilogrammes, le Brésil 2 500 kilogrammes et l’Afrique australe 34 000 kilogrammes. Il existe donc, dans le monde, quelque chose comme 38 tonnes de diamants qui, repris et montés différemment, passent de parure en parure. Le diamant n’est que du carbone ; mais c’est un carbone qui, au cours de 1920, vaudrait, à l’état brut, environ 900 millions de francs la tonne et qui, aux prix de vente moyens réalisés depuis trente ans, vaudrait encore plus de 200 millions. En tenant compte de la perte à la taille et de la plus-value sur les diamants taillés, cela représente au moins un milliard par tonne de diamants bruts passée dans la circulation commerciale.

Retenons simplement ce dernier chiffre. L’humanité détient donc pour près de 38 milliards de diamants. Dans ces conditions, on a peine à croire que l’absorption annuelle puisse continuer à atteindre le chiffre précédemment cité de 3 à 400 millions à l’état brut, ou environ un milliard et demi pour les diamants mis dans le commerce. Or, non seulement nous en avons la preuve absolue et précise depuis que l’industrie extractive du diamant est l’objet d’une comptabilité régulière ; mais nous constatons même ainsi que la consommation augmente,