Page:Revue des Deux Mondes - 1923 - tome 13.djvu/376

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Beers, qui ont alimenté toute la production jusqu’en 1900. En 1901, la de Beers rouvrit Bultfontein, en même temps qu’elle achetait Wesselton, trouvé près de là en 1897. En 1904, on recommença également le travail à Dutoitspan. Puis, en juillet 1908, la de Beers fut fermée à 740 mètres de profondeur. La Kimberley a été arrêtée en 1914 à 1 080 mètres de profondeur et, depuis cette époque, l’extraction se partage à peu près également entre les trois mines de Wesselton, Bultfontein et Dutoitspan, qui produisent chacune à peu près la même quantité de diamants. Mais, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, la valeur de ces diamants est très inégale. Par exemple, en 1920, le carat moyen a valu, pour l’ensemble de l’extraction annuelle, 129 francs à Bultfontein [1], 150 à Wesselton, 277 à Dutoitspan. Aujourd’hui, l’exploitation atteint environ 500 mètres de profondeur à Wesselton, 530 à Bultfontein, 420 à Dutoitspan, 90 à Premier. En dehors de la de Beers, les autres grands producteurs de diamants sont la mine Premier au Transvaal, la Jagersfontein dans l’état d’Orange et les gisements du Sud-Ouest africain allemand (aujourd’hui Cons. Diamond Mines of South Africa) qui produisent, en grandes quantités, de petites pierres.

Les roches diamantifères une fois sorties de terre, il reste à en retirer les diamants. Au début, quand la roche était décomposée et friable, c’était un simple travail de triage. Mais, quand on s’est enfoncé, on s’est trouvé en présence de masses dures qu’il fallait commencer par réduire en bouillie. Fort heureusement, les roches qui englobent le diamant se sont trouvées être des roches basiques, magnésiennes et ferrugineuses, très facilement altérables à l’air. Sans quoi, si on avait eu affaire à une roche plus résistante aux intempéries, on eût probablement dû renoncer à l’extraction. Le premier procédé de traitement employé a été calqué sur ce qui s’était passé naturellement pour les affleurements décomposés. On s’est appliqué à étendre les minerais en couche mince sur d’immenses terrains appelés « floors » et on les y a laissés exposés à la pluie, en les soumettant à une série de labourages et de hersages destinés à activer la décomposition. Le système a parfaitement réussi et permis de recueillir aisément les diamants dégagés de leur

  1. Pour éviter les confusions, toutes nos évaluations en francs sont comptées à un change uniforme, en francs-or.