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X… au capitaine Karow.


30 septembre 1908.

« Nous avons, comme tous les autres, soutenu l’affaire avec de l’argent, mais c’est tout. Je sais que nous sommes soupçonnés, et on l’a fait savoir à Tanger, mais on ne s’est pas donné la peine d’examiner la chose à fond, et de surveiller Sievers ; on dénonce tout de suite C. Ficke. On a même dit que nous expédions les gens dans des caisses.

« Pour parler franchement, nous avons toujours suivi la chose avec intérêt, et nous nous sommes réjouis quand certains ont réussi à s’évader. Personnellement, j’ai fait dernièrement ma collecte pour les légionnaires et ai rassemblé 200 francs. Mais nous nous sommes toujours dit que la chose casserait un jour ou l’autre et qu’il était préférable de ne rien avoir à faire avec cela. Sievers en a fait son affaire et compte activer de cette façon le retrait lies troupes.

« Je souhaite de tout cœur l’échec de toute la bande, et, demain matin, quand d’Amade viendra au môle pour prendre congé de ses braves, je viendrai avec plaisir lui montrer mon vilain visage souriant, afin de lui gâter le plaisir de sa matinée. »


On remarquera le ton bassement haineux de ces lettres.


Où l’on voit que tous les bons Allemands voulaient la guerre, et où l’Allemagne se juge elle-même :


Pohl, directeur de la Gazette du Rhin et de Westphalie à Bazlen, à Casablanca. [1]


Essen, 4 novembre 1908.

« En même temps que je vous félicite du beau fait « du sauvetage » du pauvre légionnaire, je vous informe que, suivant votre indication, j’ai écrit immédiatement au grand père, sans réponse toutefois jusqu’à présent...

« Nous avons noté vos incitations et les emploierons volontiers dans des articles. Soyez assuré qu’après comme avant, nous interviendrons le plus âprement pour l’entretien de nos frères

  1. Grand journal pangermaniste d’Essen.