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Hadj-Abd’es-Slam, aussi, le fils du vieux Hadj-EI-Mati qui venait d’être fait caïd par Moulay-Hafid, serait tombé. Ce ne sont là que des nouvelles apportées verbalement, parce que les gens dans le Bled ont peur d’en donner d’écrites, craignant que celles-ci ne tombent dans les mains des Français. »


Gründler au docteur Holzmann.


Mazagan, 30 mars 1908

« A l’instant, je reçois de Casablanca la lettre pour vous ci-incluse. Ce que j’y lis est éminemment regrettable ; jamais la cause de Moulay-Hafid n’a été en meilleure posture que maintenant.

« Pourquoi donc ne m’avez-vous pas envoyé plus souvent de messagers, puisque je savais que vous étiez en relations directes avec Casablanca ? Il n’y avait pas lieu de ma part à l’envoi d’autres messagers qui, comme vous le pensez, ne faisaient que me coûter de l’argent. Il est vrai que, pour la bonne cause, on n’en est pas à cela près ; mais, comme vous observiez le silence et que j’avais entendu dire que Sa Majesté Moulay-Hafid ne voulait pas se mettre en route pour Fez, je vous croyais suffisamment informé sur l’état d’esprit en Allemagne. La France ne peut oser dépasser la Chaouïa, je vous prie d’en convaincre Sa Majesté. Seulement, il faudrait que Rabat soit attaqué un peu plus vite, car là-bas également les Français ne peuvent rien faire. En hâte, avec bien des salutations cordiales à Sa Majesté [1] et à vous. »


Le Service secret envoyait parfois des nouvelles tellement fantaisistes que la presse allemande elle-même se refusait à les reproduire telles quelles ; en voici la preuve :


Nehrkorn... à la rédaction de la Weser-Zeitung à Brême.


Casablanca, 30 avril 1908.

« En qualité d’abonné de votre journal, j’ai reçu votre n° 22085, dans lequel vous avez accueilli mon envoi.

« Il est vrai que nous autres commerçants allemands d’ici avons déjà perdu patience, depuis longtemps, mais cela ne peut être utile à nos intérêts allemands, non plus qu’agréable

  1. Moulay-Hafid.