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COMMENT L’ALLEMAGNE
A SU SE FAIRE PAYER
LILLE SOUS L’OCCUPATION ALLEMANDE

II [1]
RÉQUISITIONS, PRESTATIONS, SÉQUESTRES

Si l’on veut fixer pour l’histoire ce sujet toujours plein d’actualité : « Comment l’Allemagne a su se faire payer pendant la guerre, » il ne faut pas se limiter à l’examen des contributions exigées de nos villes sous l’occupation allemande, qui n’en forment que l’épisode le plus retentissant. Il est d’autres procédés d’oppression financière plus savants et plus modernes, qui sont venus compléter l’arsenal des armes dont l’autorité allemande se servait pour nous combattre. S’il est vrai, comme l’atteste le vieux dicton populaire, que l’argent est le nerf de la guerre, il n’est pas sans intérêt de montrer jusqu’à quel point l’Allemagne savait utiliser les ressources de nos régions envahies, en s’attaquant d’abord aux biens publics de l’Etat ou des communes, puis à ceux des particuliers, par les mêmes voies de menaces et de contrainte.

Après avoir étudié le régime des contributions, ce sont les réquisitions, les prestations en nature, la mise sous scellés et sous séquestre, qu’il nous reste maintenant à exposer, en un rapide tableau, pour montrer l’ensemble du système suivant lequel les Allemands conduisaient la guerre financièrement.

  1. Voir la Revue du 1er septembre 1922.