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qui devait également inspirer Desportes et, au XVIIe siècle, Des Barreaux.

Médiocre et grossier, le troisième sonnet de Madeleine de L’Aubespine — une énigme — n’a même pas, comme les vers que nous venons de lire, le mérite d’être édifiant, sinon pour nous montrer, une fois de plus, à quels jeux se divertissait l’« honneste » société du temps de Brantôme. On voudrait pouvoir douter de son authenticité, et conserver ainsi à Mme de Villeroy l’idéale figure que lui a prêtée Édouard Frémy dans son ouvrage, d’ailleurs excellent, sur l’Académie des derniers Valois. Mais rien ne nous y autorise, non plus qu’à récuser les hardis propos que d’Aubigné et d’autres ont placés dans la bouche de Madeleine de L’Aubespine.

Loin de réconcilier Desportes et sa Rosette, les années, en s’enfuyant, ne firent que les séparer davantage. On sait quelle fortune valut au poète chartrain l’avènement de Henri III au trône de France : une fortune comme Ronsard lui-même n’en acquit jamais durant sa longue existence de courtisan. Ce que l’on ignore, en revanche, c’est qu’une femme faillit, en gagnant le cœur du Roi, faire pâlir l’étoile de Desportes, et que cette femme fut Madeleine de L’Aubespine. « Mignonne » de Henri III, Mme Villeroy connut, en 1582, un crédit qui alla jusqu’à lui procurer une abbaye, au grand scandale du nonce. Mais sa faveur fut de courte durée. Elle s’en consola, pour la plus grande joie des libellistes, en aventures aussi nombreuses que dépourvues de mystère.

Au temps de la Ligue que Nicolas de Neufville, disgracié en 1588, embrassa par dépit, Madeleine de L’Aubespine devint l’amie et la conseillère de Mayenne, ce qui lui permit de satisfaire au goût très vif qu’elle avait toujours éprouvé pour la politique. Puis, les Villeroy se rallièrent au parti de Henri IV, qui s’empressa de rendre à Nicolas de Neufville son poste de secrétaire d’État et son crédit passé.

Madeleine de L’Aubespine ne survécut pas longtemps à ces événements, étant morte, alors qu’elle allait avoir cinquante ans, le 17 mai 1596. Voici les quelques lignes que Pierre de L’Estoile lui consacra, en guise d’oraison funèbre, dans ses Mémoires-journaux : « Ce jour vinrent les nouvelles à Paris de la mort de Mme de Villeroy, à Villeroy, laquelle, avant de mourir, souffrist beaucoup de tourmens en son corps et de grandes douleurs,