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des provinces de Tacna et Arica ! c’est précisément don Agustino Edwards qui a expulsé les prêtres péruviens, malgré un arrêt de la cour chilienne de Tacna, et c’est à cette occasion que les relations diplomatiques ont été rompues entre les deux Etats en 1910.

Le problème du Pacifique n’a pas été résolu par les congrès pan-américains de Washington, de Mexico, de Rio de Janeiro et de Buenos-Ayres, qui avaient sensiblement le même but que la conférence de Genève ; la question restait posée, et il est heureux pour l’Amérique latine que le Pérou et le Chili consentent enfin à soumettre leur litige à la République des Etats-Unis, donnant ainsi un bel exemple à l’Ancien Monde. Les illusions se dissipent qui voyaient dans le Pacte des Nations le règne du droit absolu et la révision de tous les anciens procès ; mais c’est pourtant un spectacle consolant que de voir cet effort vers la justice qui fait disparaître une cause flagrante de guerre.


Général MANGIN.


P. S. — Le Sénat chilien n’avait voté le protocole d’arbitrage qu’avec des réserves ; mais la Chambre des députés l’avait admis sans restriction, et le Congrès, décidant en dernier ressort, a ratifié le vote de la Chambre. Les signatures seront donc échangées incessamment à Washington et les négociations pour le traité définitif pourront commencer aussitôt. Le conflit du Pacifique parait donc toucher enfin à son terme final.