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prématurée. Bien que l’Algérie ne relève pas de ses services, il faut être reconnaissant à ce ministre, désormais averti, de s’élever contre le danger d’accorder des droits politiques à des gens dont il importe, avant tout, d’améliorer la situation matérielle. Ces déclarations ont déjà eu une large répercussion en Algérie et dans les protectorats voisins, où nous devons éviter la caricature d’une démocratie qui compromettrait le sort de nos établissements.

L’Algérie va recevoir le Président de la République ; nos compatriotes qui, au lendemain de la loi de 1919, avaient conçu quelque découragement, seront animés du plus joyeux courage, car ce voyage est une marque éclatante d’intérêt ; ils y trouveront également la preuve de la fidélité de leurs amis de la Métropole.

Enfin, le Parlement a voté une loi autorisant l’Algérie à contracter un emprunt de seize cents millions qui permettra d’importants travaux et favorisera le magnifique essor de la colonie ; tout est donc en voie de se remettre sous l’égide d’un nouveau Gouverneur qui, en raison des hautes fonctions qu’il a remplies précédemment, pourra défendre, avec autorité, les intérêts algériens. Il en sera de même pour la politique indigène ; les observations que ce Gouverneur sera amené à faire, chaque jour, sur ce terrain très délicat, le mettront en mesure, croyons-nous, de rassurer la population européenne, tout en l’associant aux aspirations musulmanes dans ce que celles-ci ont de conforme avec la prospérité et la sécurité de notre établissement.


H. DE LA MARTINIÈRE.