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Ici s’arrête cette étude qui n’a pas pour objet de commenter le programme de la Conférence de Gênes, de discuter ses méthodes de travail ou d’émettre des prévisions sur ses résultats. La politique française n’a jamais été en de meilleures mains, et nous pouvons faire pleinement confiance aux hommes d’Etat, aux diplomates et aux experts qui auront la lourde fonction de représenter nos intérêts sur ce terrain encore bien mouvant de l’Europe nouvelle. Toutefois, nous avons tenu à signaler le danger nouveau qui nous menace, pour une échéance plus ou moins lointaine, mais dont nous devons tenir compte dès à présent parmi les préoccupations que nous inspire l’avenir.

Le relèvement économique de la Russie n’est pas un problème insoluble, pourvu que l’on puisse rétablir d’abord la confiance et la fonder sur de sérieuses garanties. Or, nous croyons l’avoir démontré, l’Allemagne et la Russie soviétique parlent à peu près le même langage, et ce n’est pas celui de la France.

Au contraire, les Etats-Unis viennent, dans une note récente, de définir une politique conforme à la nôtre : « les ressources et les richesses de la Russie doivent être sauvegardées par un traitement juste et égalitaire, qui permettra à ce pays de garder toutes ses chances de relèvement économique, ceci non seulement dans l’intérêt des Russes, mais encore dans celui de toutes les Puissances. »

Tels sont les principes de sagesse et de prévoyance qui s’imposent, en Russie, dans l’œuvre de coopération internationale, si l’on veut assurer à l’Europe reconstruite le retour d’une paix durable et d’une réelle prospérité.


MAURICE LEWANDOWSKI.