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16 janvier 1922, envisage les possibilités qu’on peut attendre de la Conférence de Gènes pour la réalisation des espérances allemandes :

« Nous avons inlassablement préconisé dans ce journal, dit-il, le plan qui consiste à ressusciter économiquement la Russie, à l’aide d’un consortium international et il n’est pas douteux que, pour l’Allemagne, le profit d’une participation à cette œuvre ne soit grand. Il est bien évident que liée au capital étranger, l’activité allemande en Russie pourrait être grandement facilitée si elle se trouvait appuyée par des accords conclus entre toutes les grandes Puissances et le Gouvernement des Soviets et que nous n’ayons plus à craindre de nous voir couper l’herbe sous le pied aussitôt qu’un riche rival viendrait nous supplanter à Moscou.

« Le consortium, ou le système de la répartition internationale du travail seraient non plus des biens, mais des maux, et la sagesse se transformerait une fois de plus en folie, si l’on devait essayer de nous enlever purement et simplement toute liberté d’action et de nous atteler à la voiture étrangère.

« La thèse suivant laquelle l’Allemagne doit, par le relèvement de la Russie, acquérir les forces nécessaires à l’exécution de ses propres engagements, est juste ; mais on détruirait tout esprit d’entreprise et l’on n’aboutirait à rien si, dès l’abord, on surgissait, un ordre de paiement à la main, auprès de tout négociant allemand qui aurait traité une affaire en Russie. »


Sans attendre la réalisation du projet Deutsch, ou les résultats des missions spéciales et des voyages d’enquête, l’industrie et le commerce allemands se sont mis au travail, avec les encouragements et sous la protection du Gouvernement. Dès le mois de mai 1921, des accords commerciaux étaient conclus entre l’Allemagne et la Russie « animées l’une et l’autre, dit le document dans son préambule, du désir de servir la cause de la paix et de faciliter, par une bonne volonté commune, le développement de deux peuples. »

Ces accords stipulent que les délégations qui existaient déjà, dans l’un et l’autre pays, et s’occupaient du sort des prisonniers de guerre voient agrandir leur rayon d’action. Ces Institutions seront chargées de défendre les intérêts de leurs citoyens respectifs, et il leur sera adjoint des délégués spéciaux pour la