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la perle sont dues aux seules couches superficielles, et non au noyau. Une perle colorée en noir peut être blanche à l’intérieur, et l’inverse est possible, sinon fréquent.

Donc « les caractères du noyau invisible extérieurement ne peuvent fournir un critérium ni important ni accessoire à la définition de la perle fine, et le noyau de la perle n’a pas d’influence directe sur sa beauté. »

Restent donc à examiner ces seuls critères que constituent les qualités de surface caractéristiques de la perle fine et qui sont l’éclat, le lustre et l’orient.

Il semble que l’éclat de la perle, l’intensité de la lumière qu’elle diffuse et renvoie soit dû exclusivement à la réflexion presque totale de la lumière sur la couche la plus superficielle de la perle. Cette qualité qui est aussi développée dans la nacré que dans la perle ne permet pas de différencier spécifiquement l’une de l’autre.

Restent le lustre et l’orient qui constituent à proprement parler l’eau de la perle. L’étude optique montre que ces rares qualités, les seules qui soient réellement spécifiques et différentielles, sont dues à la structure microscopique particulière de la perle fine.

Pour résumer l’état de la question, auquel les recherches de M. Boutan ont apporté de si importantes contributions, il me suffira de dire que, tandis que le microscope montre en général sur la nacre des traits grossièrement rectilignes et entrecroisés, il montre à la surface de la perle fine une structure toute différente caractérisée par de légères bosselures et des sortes de courbes de niveau arrondies assez analogues à celles des cartes géographiques. Les demi-perles offrent au microscope une structure intermédiaire.

Il semble que dans la perle fine, — à l’encontre de la nacre proprement dite, — l’épithélium du sac perlier, par suite de phénomènes d’excitation exagérés, ait imprimé en fines bosselures sa structure dans la couche calcaire sécrétée.

En un mot, l’examen microscopique permet seul de différencier spécifiquement la perle fine de la perle de nacre. Or, si l’on examine au microscope les perles cultivées complètes, on constate qu’elles sont à cet égard absolument indiscernables des perles fines naturelles, et très différentes elles aussi des perles de nacre et des demi-perles.

Tous les autres moyens scientifiques et particulièrement optiques qu’on a expérimentés pour différencier les perles cultivées complètes et les perles fines naturelles ont conduit au même résultat négatif.

Le grand journal scientifique anglais Nature vient en particulier de