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POÉSIES

CONFIDENCES DE L’AMOUR NOMADE


Invisible, par la chambre,
Erre un derviche tourneur :
C’est le doux vent de novembre,
C’est le soleil du bonheur.

Tu peux sauter demi-nue
De ton lit dans ton jardin ;
Viens t’asseoir sur le gradin,
Parmi la flore inconnue.

L’azur a sous les pins verts
La fine saveur terreuse
De l’eau qui perle au travers
De la carafe poreuse.

Viens ! lorsqu’ici tu t’endors
Sous la rayure des tentes,
Les collines éclatantes
Font cercle autour de ton corps.

L’ombre du treillis te lèche
Comme un tigre apprivoisé.
Allonge-toi ! l’herbe est sèche,
Et le désir, embrasé.