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APRÈS L’ARRÊT DE LA COUR

Messieurs, la presse tout entière attend votre arrêt ; cet arrêt aura un grand retentissement. Elle espère que vous saurez mettre fin à un abus qui, sans profit pour personne, entreprend sur sa propriété et l’atteint dans sa liberté. » C’est par ces mots que l’avocat de la Revue terminait sa plaidoirie devant la première Chambre de la Cour d’appel de Paris, à l’audience du 10 novembre. Nous nous sommes abstenus jusqu’ici de parler du procès qui, à deux reprises, nous a amenés devant les tribunaux. Maintenant qu’est intervenu un arrêt, inaugurant une jurisprudence qui a été saluée par toute la presse comme une délivrance, peut-être ne sera-t-il pas inutile de présenter au lecteur un résumé de cette affaire. Ai-je besoin de dire que j’y apporterai le même esprit d’impersonnalité qui n’a cessé d’être le nôtre au cours de ce procès, et l’unique souci de l’intérêt commun ?

A la suite de l’article que j’avais consacré à leur adaptation des Perses, MM. Silvain et Jaubert me demandèrent l’insertion d’une lettre qu’ils m’adressaient à titre de « réponse. » Cette lettre n’excédait pas une longueur raisonnable ; les termes en étaient courtois, plus que courtois ; rien ne m’empêchait de la publier : c’était le plus simple, et cela m’eût épargné beaucoup d’ennuis. Mais il suffisait d’en lire les premières lignes, pour se convaincre que cette réponse n’était pas une réponse. « Monsieur le directeur, y était-il dit, voulez-vous nous permettre de répondre à la partie qui nous touche plus particulièrement de votre magnifique article sur les Perses ? Et ne nous prêtez pas le désir de maudire notre juge : tant s’en faut. Nous désirons simplement vous soumettre et soumettre aux lecteurs de votre bi-mondiale Revue quelques remarques générales, dépouillées de toute rancune