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actionnaires jusqu’à du 60 pour 100, comme a fait la Lubecker Ostsee-Schiffahrts-Geselllschaft, — voire du 125 comme a pu le faire la Danziger-Rhederci. La plupart ont offert des dividendes variant du 20 au 50. Et les Allemands font remarquer que, pour 39 de ces Sociétés, les recettes ayant au total donné 330 346 000 marks d’excédent, les capitaux engagés dans les affaires maritimes rapportent en Allemagne une moyenne de 24 pour 100 environ. De pareils chiffres sont bien propres à exciter les Allemands de toutes classes sociales, et à obtenir d’eux des versements importants en vue d’organiser l’industrie des transports germaniques dans des conditions qu’aucun Etat n’a jamais pu réaliser.

L’isolement économique de la France et de la Belgique, l’isolement maritime de la Grande-Bretagne, la captation du courant commercial américain par l’usage de la route New-York-Orcades-Mer du Nord-Hambourg, l’asservissement de la Suisse, de la Russie, de la Pologne, de la Tchéco-Slovaquie, de l’Autriche, des Balkans, et la construction d’une Allemagne capable de contrôler l’Europe centrale et orientale à l’exclusion de toute autre Puissance, — voilà les résultats auxquels tendent ouvertement les gigantesques travaux que le Reich entreprend à coups de milliards et à force de travail technique pour équiper d’une manière extraordinaire sa navigation intérieure.


GEORGES G.-TOUDOUZE.