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COMMENT L’ALLEMAGNE
A SU SE FAIRE PAYER
LILLE ET LES CONTRIBUTIONS DE GUERRE

Parmi toutes les formes de l’oppression qui a pesé pendant la guerre sur nos régions envahies, il en est une, imparfaitement connue, qu’il nous semble opportun de rappeler aujourd’hui, pour en tirer de salutaires enseignements. Comment l’Allemagne a-t-elle pratiqué le système des contributions de guerre, comment a-t-elle pressuré nos villes au mépris de toutes les conventions internationales ? Telle est l’histoire d’hier que nous voudrions brièvement retracer, — à l’usage de ceux qui pourraient aujourd’hui se laisser émouvoir par la détresse financière des vaincus.

Nous n’ignorons pas que le système des contributions est prévu dans tous les codes militaires, qu’il est vieux comme la guerre, c’est-à-dire comme le monde, et qu’il représente même un progrès sur le pillage et le butin, depuis qu’il a été réglé par une législation internationale. Cette législation avait été codifiée à La Haye, en 1907, et les articles suivants en ont été signés par les principales Puissances, dont l’Allemagne.


Art. 46 § 2. — La propriété privée ne peut être confisquée.

Art. 47. — Le pillage est formellement interdit.

Art. 48. — Si l’occupant prélève dans les territoires occupés les impôts, droits et péages, établis au profit de l’État, il le fera, autant que possible, d’après les règles de l’assiette ou de la répartition en