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Les liens ainsi noués devaient être particulièrement étroits avec les banques chinoises, institution millénaire, aujourd’hui en pleine évolution, qui s’initie avec une sûreté et une rapidité surprenantes aux méthodes modernes.

En même temps qu’elle s’associait aux éléments indigènes, la Banque Industrielle introduisait sur les marchés d’Extrême-Orient des méthodes nouvelles, et s’ingéniait à rendre à sa clientèle des services qu’on ne pouvait attendre des institutions déjà établies, à qui leurs statuts, leurs traditions ou leur situation acquise, rendaient difficile de prendre de telles initiatives. Elle a été la première à ouvrir à ses clients des comptes, non seulement en monnaies locales, mais dans toutes les monnaies dans lesquelles s’opèrent toutes les transactions de change d’Extrême-Orient : livres sterling, dollars-or, francs, roubles, lires italiennes, marks allemands, etc. ; elle a créé des services de livrets d’épargne en monnaies locales et étrangères, qui lui ont amené une clientèle considérable de petits déposants, tandis que, par d’autres facilités, elle recevait des dépôts d’administrations publiques, telles que les douanes maritimes chinoises, les postes chinoises, les municipalités des concessions françaises, etc. ; les missions catholiques étaient au nombre de ses meilleurs clients. On a souvent représenté la Banque comme destinée à faire échec aux autres banques, et en particulier à la Banque de l’Indo-Chine : il ne faut pas connaître la situation réelle de l’Extrême-Orient pour parler de concurrence dans le domaine des affaires de change, d’avances, de dépôts, qui sont communes à toutes les banques. L’Indo-Chine française, le Siam, les Possessions britanniques et néerlandaises, la Chine, les Philippines, le Japon se développent avec une rapidité inouie ; ces réservoirs de la population asiatique deviennent de jour en jour des centres de production et de consommation plus importants ; le volume des affaires y augmente dans des proportions telles que chacun peut y prospérer sans nuire au voisin. C’est ce qui a été répété bien des fois au Maréchal lorsqu’il était en Indo-Chine, et par les personnalités les plus diverses : « Il y a place pour tout

    rant le raccordement avec nos lignes d’Indo-Chine, était énergiquement refusée depuis plusieurs années par le Gouvernement chinois.

    En outre, elle avait participé à la création du plus bel et du plus utile de tous les Hôtels d’Extrême-Orient, l’hôtel de Pékin, qui, d’ailleurs, continue d’être une excellente affaire.