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C’est par cet ensemble de mesures que doit s’inaugurer l’assainissement de nos finances. Nous avons la conviction que nous équilibrerons notre budget ordinaire en pratiquant vigoureusement une politique d’économie et de restriction.

Nous laissons de côté pour aujourd’hui la question du budget des régions libérées, celle des dépenses recouvrables sur l’Allemagne. Trop de points sont en suspens, les arrangements conclus à Wiesbaden entre MM. Loucheur et Rathenau sont encore trop mal connus, pour qu’il soit possible de présenter un exposé exact de leurs répercussions. Nous devons espérer que l’ajustement se fera entre les besoins de nos populations martyres et les réparations à fournir, en argent ou en nature, par les auteurs du désastre. C’est un grave et difficile problème. Nous n’en devons travailler qu’avec plus d’énergie à mettre en ordre le reste de nos finances. C’est pour atteindre ce but que le Parlement devrait s’inspirer d’un certain nombre d’idées maîtresses, dont l’application nous conduira dans la voie où le pays trouvera son salut. Parmi elles il en est une que nous avons inscrite en tête de notre programme et sur laquelle nous insistons en terminant notre exposé : qu’à aucun prix, sous aucun prétexte, le Parlement ne se laisse séduire par la théorie inflationniste ! Le crédit de la France est à ce prix.


RAPHAËL-GEORGES LEVY.