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possédés en France par les banques, les Sociétés industrielles et les particuliers, enfin d’avances consenties par la Banque de France.

De la première catégorie nous ne reparlerons pas. Nous avons exposé plus haut notre situation vis-à-vis de nos deux principaux créanciers, les États-Unis et la Grande-Bretagne. La question du règlement de leurs avances n’est pas seulement financière, elle est politique : laissons aux ministres le soin de la soulever et de la trancher au moment opportun par des tractations internationales.

Quant aux rentes, aux bons et aux avances de la Banque de France, il convient de les examiner au point de vue du capital représenté et de l’intérêt annuel dû par le Trésor. En ce qui concerne les dernières, des accords antérieurs en prévoient le remboursement échelonné de 1922 à 1935. L’intérêt payé par le Trésor est de 3 pour 100, et la majeure partie en est affectée à l’amortissement de l’avance. Les rentes comprennent celles d’avant guerre, le 3 pour 100 perpétuel, le 3 pour 100 amortissable, dont le remboursement sera achevé en 1957, et les emprunts 4, 5 et 6 pour 100, émis au cours et au lendemain de la guerre. Parmi ces emprunts, il convient de mettre à part le 5 pour 100, amortissable à 150 pour 100, émis en janvier 1920 et qui n’est susceptible d’aucune transformation. Au contraire, le 4 pour 100, le 5 pour 100, le 6 pour 100 perpétuels pourront être l’objet de conversions, c’est-à-dire que l’Etat, à un moment donné, mettra les porteurs dans l’alternative d’accepter le remboursement au pair de leurs titres ou de subir une diminution d’intérêt. Lors de l’émission de ces divers emprunts, le Gouvernement s’est engagé à ne pas procéder à cette opération avant 1944 pour le 4, avant 1931 pour le 5 et le 6 pour 100. Ce n’est donc que dans dix ans que nous pouvons espérer commencer à réduire la charge annuelle que nous impose le service des intérêts de nos rentes. Mais cette économie sera considérable. Ce n’est pas à 6 pour 100 que s’établira en 1930 le crédit de la France, ni même à 5 pour 100. Ces deux rentes auront largement dépassé le pair, dont le 4 pour 100 lui-même se sera vraisemblablement rapproché.

C’est alors que commenceront à se dérouler les opérations de conversion qui ont été si fécondes pour nous et tant d’autres pays. A ne citer que l’Angleterre, elles lui ont permis, au cours