Page:Revue des Deux Mondes - 1921 - tome 64.djvu/897

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

type Normandie, autorisés par les lois des 30 juillet 1913 et 9 janvier 1914. Il en résulte que la France n’a d’autres cuirassés que les 7 unités qu’elle possédait en 1914, 4 Courbet et 3 Provence, les premières portant 12 pièces de 305 millimètres, les secondes armées de 10 pièces de 340 millimètres. La marine cuirassée française ne saurait être comparée à celle de la Grande-Bretagne, des États-Unis et du Japon. Mais la marge de supériorité que nous avions sur ce point vis-à-vis de l’Italie n’existe même plus. Notre voisine peut mettre en ligne 5 dreadnoughts, dont la vitesse, étant plus élevée que celle de notre escadre, suffirait à annihiler l’avantage d’artillerie de nos cuirassés.

Il n’est pas question, pour le moment, du construire des cuirassés, mais seulement des bâtiments légers et des sous-marins. Comment se justifie cette mesure ? Pour les sous-marins, sur 49 unités que nous possédons, 15 sont à désarmer d’ici 1925, comme appartenant à un modèle vraiment démodé. La France n’a que 6 sous-marins de grande patrouille. Sous peine de ne plus avoir de force sous-marine, il importe de construire sans tarder les 12 unités projetées : 6 de grande patrouille de 1 100 tonneaux et 6 de petite patrouille de 500 tonneaux. Que sera même cette escadrille sous-marine auprès de celle de l’Angleterre, soit 18 sous-marins type E. 662/807 tonnes ; 23 type H. 440/500 tonnes ; 13 type K. 1 180/2 650 tonnes ; 33 type L, 890/1 080 tonnes ; 3 type M. 1 600/1 950 tonnes ; 9 type R. 420/500 tonnes, tous postérieurs à l’année 1917 ? L’Italie, de son côté, met en ligne 50 sous-marins, dont 5 unités type Cavallini, datant de 1917, de 800/1 300 tonnes, filent 17/10 nœuds, et 5 Fiat-Laurenti, datant de 1919, de 700/900 tonnes, filent 17,5/10 nœuds.

Mais c’est pour notre flotte légère que notre décadence est la plus complète. Nous ne possédons aucun croiseur léger en dehors des 5 navires ennemis qui viennent de nous être livrés, et aucun contre-torpilleur, à l’exception de l’Amiral-Senès. Quant à la liste de ces torpilleurs, sauf les 12 Annamite dont nous connaissons les défauts, elle comprend 27 unités de 800 tonnes et 9 unités de 4 à 500 tonnes qui, toutes, sont antérieures à la guerre. Leur armement est inférieur à