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APRÈS LA GRANDE SEMAINE MARITIME




NOTRE DÉTRESSE NAVALE




La Ligue maritime et coloniale française a organisé le 22 juillet, dans la région de la Basse-Seine, au Havre, Rouen, Dieppe, Trouville, Honfleur et Quillebœuf, une grande semaine maritime qui a obtenu le plus vif succès. Favorisées par un temps splendide, les fêtes se sont déroulées devant une affluence inouïe. En dehors de l’indispensable revue navale, le spectacle qui a laissé le plus de souvenirs est incontestablement la remontée de la Seine, du Havre à Rouen, par le contre-torpilleur Amiral-Senès, battant le pavillon du chef de l’État, et suivi d’un cortège de trente-cinq navires, dont deux contre-torpilleurs, l’un américain, l’autre anglais. Le même flux qui, jadis, porta les barques des aventuriers normands au cœur du royaume de France, conduisit nos torpilleurs le long des rivages plantureux de la Normandie, et le Velox, de l’amirauté britannique, vint s’amarrer à l’aplomb du quai, proche du Vieux-Marché, à l’endroit même où les cendres de Jeanne d’Arc furent dispersées dans les eaux du fleuve. Vision inoubliable que cette marche triomphale de nos navires de guerre entre deux haies vivantes de spectateurs accourus de tous les points de la province, durant que les sirènes des usines et des vaisseaux marchands jetaient dans l’air leur appel strident. Le but de propagande que se proposait la grande association maritime a donc été atteint au delà de ses espérances. Toutefois, derrière le décor