Il y a dans Psyché un roman, une description des jardins de Versailles et un dialogue platonicien.
Le roman coûta beaucoup de peine à La Fontaine. Apulée lui avait fourni la matière. « Il ne restoit donc, dit-il, que la forme, c’est-à-dire les paroles, et d’amener de la prose à quelque point de perfection ; il ne semble pas que ce soit une chose fort mal aisée, c’est la langue naturelle de tous les hommes. Avec cela, je confesse qu’elle me coûta autant que les vers ; que si jamais elle m’a coûté, c’est dans cet ouvrage. » Il fut récompensé de sa peine : la prose de Psyché est la plus pure, la plus limpide qu’il ait jamais écrite ; elle est pareille à ce canal qui traverse les prairies aux abords du temple de Vénus, « d’une eau si transparente qu’un atome se fût vu au fond. » Autre difficulté : les personnages du roman demandaient « quelque chose de galant, » tandis que leurs aventures exigeaient « quelque chose d’héroïque et de relevé. » Impossible de faire alterner le galant et l’héroïque : « l’uniformité de style la règle la plus étroite que nous ayons ; » il fallait donc trouver un « tempérament, » considérer « le goût du siècle, » chercher « du galant et de la plaisanterie. » — « Quand il ne
- ↑ Voyez la Revue des 1er et 15 juillet.