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de machines à coudre. Mais ils ne nous ont présenté qu’une caricature des idées de l’Occident, comme ils ne sont eux-mêmes qu’une caricature des Hongrois. Sans qu’ils s’en rendent compte, leur cervelle déforme toutes les idées qu’ils touchent, et dans ce qu’ils nous ont apporté, un véritable Européen ne reconnaît plus son esprit. Nous sommes abandonnés sans défense à leur malfaisant génie, à tout ce bavardage dont ils nous éblouissent, à leurs journaux, à leurs revues, à leurs pièces de théâtre, à leurs nourritures spirituelles de la plus médiocre espèce, assaisonnées d’épices qui nous emportent le palais...

« Au moins pourraient-ils se vanter d’avoir pris pendant la guerre une part de sacrifices, je ne dis pas proportionnelle a leur importance dans le pays, mais simplement en rapport avec leur nombre ? Naguère, ils menaient grand tapage avec leurs sentiments patriotiques, et en toute occasion, pour flatter notre amour-propre, ils se montraient plus magyars que nous-mêmes. Mais, quand l’heure fut venue de prouver leur patriotisme autrement que par des paroles et des articles de journaux, ils n’ont eu qu’une idée, échapper au service et se défiler à l’arrière. Dans les conseils de révision, la moitié des majors étaient des Juifs, et ils ne manquaient pas de prétextes pour exempter un coreligionnaire. Dans l’armée elle-même, la grande masse des paysans étant inapte à fournir des secrétaires et des paperassiers, ce furent naturellement des Juifs qui se casèrent dans ces emplois. Aussi le chiffre de leurs pertes, comparé à celui des Chrétiens, est à lui seul éloquent. Tandis que ceux-ci ont laissé sur les champs de batailles le quart de leur effectif, huit pour cent seulement des officiers juifs sont morts. Les étudiants chrétiens des écoles supérieures ont péri dans la proportion de quarante-huit pour cent, et les Juifs dans la proportion de sept. Quant aux simples soldats, dix-sept pour cent de Magyars sont tombés contre un pour cent de Juifs. Et que représentent ces quelques disparus, si l’on songe aux cinq cent mille émigrants de Galicie, qui, pendant ces cinq années de guerre, se sont abattus chez nous ! Enfin, Monsieur, au jour de la défaite, pour nous remercier de les avoir si libéralement accueillis, ils ont tenté de détruire de fond en comble notre civilisation, et ils ont installé chez nous ce bolchévisme dont le mieux qu’on puisse dire est qu’il est, chez les uns, la dernière forme de l’esprit messianique, et chez les autres, une volonté