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empiéter les unes sur les autres et le phénomène est moins net.

C’est pourquoi afin d’observer nettement les phénomènes d’interférence on utilise uniquement de la lumière monochromatique.

Il existe d’ailleurs, dans le cas de l’expérience précédente, une relation numérique simple, facile à imaginer d’après ce qui précède entre l’écartement des deux fentes, leur distance à l’écran, l’écartement des franges et la longueur d’onde employée. Cette relation permet de déduire la distance de l’écran aux fentes des autres données, car il est clair que les franges seront d’autant plus écartées que l’écran est plus loin des deux fentes. On voit ainsi comment, même sous sa forme primitive, la plus simple et la plus schématique, le phénomène des interférences pouvait permettre de mesurer des longueurs.

Il me reste à montrer maintenant comment Fizeau a donné une forme utilisable et en quelque sorte définitive à cette admirable application optique qu’est la métrologie interférentielle.

A quoi tout cela peut-il bien servir ? Quels en ont été les résultats ? Je veux tout de suite répondre à ces questions, avant d’aller plus loin : 1° Les interférences ont permis de préciser et de définir, avec une exactitude, une rigueur et une constance non encore obtenues, les valeurs des étalons de mesure et de poids, valeurs qui sont à la base de toutes les sciences exactes et aussi du commerce et de l’industrie, et sans lesquelles le mercantilisme lui-même serait impossible ; 2° Les interférences ont permis depuis peu d’aborder la mesure directe, jusque-là impossible, des dimensions des étoiles ; 3° Les interférences ont permis, grâce aux expériences célèbres de Michelson et Morley, d’avoir une opinion nette sur la question si controversée du mouvement relatif de la terre et de l’éther ; les résultats de ces expériences ont servi de base aux théories récentes par lesquelles le physicien Einstein a bouleversé totalement le fondement de nos notions du monde extérieur.

C’est les deux premières de ces trois grandes conquêtes des interférences que je voudrais succinctement examiner aujourd’hui, me réservant d’étudier ultérieurement la troisième avec toutes ses conséquences.


Lorsqu’on pose, sur une lame de verre parfaitement plane, une surface de verre légèrement convexe (comme une lentille plan-convexe),