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grand nombre de machines ou de procédés industriels et qui sera élu à la Section de Mécanique en 1815, à titre de successeur de Napoléon ; ainsi Lenoir, qui avait exécuté le mètre-étalon en platine.

Les autres étaient plutôt des ingénieurs ou des mathématiciens de grande valeur. Grobert était le directeur de l’arsenal de Meulan ; il avait composé plusieurs traités techniques sur l’artillerie. Callet, professeur des ingénieurs-géographes au Dépôt de la Guerre, avait publié en 1795 des Tables de Logarithmes, qui sont demeurées classiques. Dillon, qui mourut en 1807 ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, était connu par plusieurs mémoires sur les constructions hydrauliques ; il devait construire le pont du Louvre ou pont des Arts, le premier pont en fer qui ait été construit en France, et commencer les travaux du pont d’Iéna. Lamblardie avait été ingénieur au port du Havre ; il y avait construit un pont à bascule qui fit époque dans l’art du génie maritime ; directeur depuis 1793 de l’École des Ponts et Chaussées, il était en outre professeur à l’École Polytechnique. De Montalembert enfin, il suffit de rappeler le grand ouvrage, la Fortification perpendiculaire, et l’autorité dont il jouissait dans le monde des mathématiciens et des ingénieurs.

Il s’agissait donc pour la première classe de dresser, avec cette liste de douze noms, une liste de trois noms classés par ordre de préférence.

Le bureau était composé de Lacépède, président, de Lassus et Prony, secrétaires. Etaient présents quarante et un membres sur cinquante-huit dont se composaient les dix Sections de la première classe [1].

Les quarante et un membres présents prirent tous part au vote ; cependant la feuille de dépouillement n’a recensé que quarante bulletins. Un trait de plume a biffé les douze votes d’un même bulletin, car ce bulletin avait donné deux fois le numéro 2 à deux candidats (Lamblardie et Grobert) et avait omis de donner le numéro 1 à l’un des douze.

Vingt-six bulletins sur quarante placèrent Bonaparte le premier (nombre 12) ; quatre le placèrent 2e (nombre 11) ; trois le placèrent 3e (nombre 10) ; un le plaça 4e (nombre 9) ; un

  1. Avec les deux places à pourvoir, Carnot et Pelletier, le cadre complet était de soixante membres.