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CORRESPONDANCE

Nous avons reçu de M. le colonel Brémond, commandant le 54e R, I. à Compiègne, la lettre suivante :


Monsieur le Directeur,

La Revue des Deux Mondes, dans son numéro du 15 février 1921, contient un article intitulé « l’Œuvre de la France en Syrie » et signé Testis, où je suis mis en cause de manière inexacte, de nature à me porter préjudice.

J’ai pleine confiance en votre équité pour faire paraître, dans les mêmes conditions que l’article en question, la preuve de ces inexactitudes.

1° Testis écrit que « le colonel Brémond était connu depuis les affaires de Fez en 1912. » — On a parlé de moi en 1911, à propos de la colonne des Cherarda, que j’ai fait rentrer à Fez avec plein succès, dans des conditions qui paraissaient rendre l’entreprise impossible, et non en 1912, où, en sous-ordre, je n’ai eu aucun rôle de premier plan.

2° Testis écrit que je suis « l’auteur d’un important ouvrage sur l’Arménie. » — Il s’agit, en réalité, d’une simple notice écrite à Djedda (Arabie), en juillet 1917, livre de guerre d’ailleurs.

3° Testis incrimine mon rôle en Cilicie en 1919. Je vais mettre les choses au point avec l’aide du général Gouraud qui, le 10 décembre 1919, à Adana, faisait la déclaration suivante à M. Gattegno, correspondant du Journal d’Orient, quotidien de Constantinople : « Je remporte une excellente impression de mon voyage en Cilicie, car il me fut donné d’admirer partout l’œuvre irréprochable de mon administrateur en chef, le colonel Brémond. Mon programme d’action en Cilicie s’inspirera des mêmes voies que mon administrateur en chef vient de nous tracer. » (Voir Journal d’Orient, du 4 janvier 1920.)

En outre, le 1er janvier 1920, le général Gouraud voulait bien me faire l’honneur de me télégraphier par radio : « Tous mes vœux, vieil ami, que je te prie de partager avec ta femme, associée à ta tâche. » Ce télégramme porte le numéro 1 de l’année 1920.

La Cilicie était parfaitement calme en 1919 : les entrées