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importe peu ici) de définir avec précision la longueur d’onde des ondes incidentes.

Les résultats obtenus prouvent que l’hypothèse faite est bien la bonne, à savoir : que les rayons X sont des ondulations vibratoires de l’éther dont la longueur d’onde est beaucoup plus faible que celle des ondes lumineuses. Cette longueur d’onde varie beaucoup, selon le mode de production et l’origine des rayons X étudiés ; pour un même tube à rayons X, la radiation produite est d’ailleurs généralement très hétérogène, et elle comprend divers rayons inégalement durs, c’est-à-dire de longueurs d’ondes diverses, qu’on sépare à volonté les uns des autres par des procédés ingénieux. Comme on pouvait s’y attendre a priori, on trouve ainsi que les rayons X différant le plus de la lumière par leurs propriétés, c’est-à-dire les rayons les plus durs et les plus pénétrants, sont aussi ceux qui diffèrent le plus de la lumière par leur longueur d’onde, c’est-à-dire ont la longueur d’onde la plus faible.

Un moyen simple et qui a beaucoup été employé pour simplifier ces recherches de diffraction radioscopique permet de produire des rayons X à peu près homogènes : il consiste à faire tomber le faisceau hétérogène émané d’un tube à rayons X ordinaire sur un métal donné. Par suite du choc de ce faisceau, la surface du métal émet des rayons X secondaires, qui sont caractéristiques de chaque métal et ont des longueurs d’onde bien déterminées.

Je passe, — car il faut se borner et j’aurai peut-être quelque jour l’occasion d’y revenir, — sur les découvertes que ces rayons ainsi étudiés ont permis de faire récemment, relativement à la structure intime des cristaux et à celle des métaux émetteurs.

Les longueurs d’ondes ainsi trouvées pour les rayons X s’étageaient, il y a peu de temps encore, entre un millionième de millimètre et un cent-millionième de millimètre.

S’imagine-t-on la petitesse féerique, — car le petit n’est pas moins féerique que le grand, — de cette houle invisible et muette qui déferle à travers l’espace à la vitesse de 300 000 kilomètres par seconde, et dont chaque ondulation est si minuscule qu’il en faudrait mettre cent millions bout à bout pour faire un millimètre ? Quant à la fréquence de ces ondes, elle dépasse l’imagination : elles correspondent à une vibration qui frémit chaque seconde un nombre de fois égal à cent millions multiplié par trois cent mille millions (qui est le nombre de millimètres contenus dans 300 000 kilomètres).

Il y a pourtant des ondes encore plus petites, c’est-à-dire encore