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vibrations en tous points analogues à celles de la lumière, et comme celles-ci continues, mais d’une longueur d’onde infiniment plus petite. Je rappelle que la longueur d’onde d’une ondulation est la longueur qui sépare deux sommets successifs ou deux « creux » successifs de l’ondulation en question. Dans le cas des ondes produites par la chute d’un caillou dans l’eau, la longueur d’onde est généralement de quelques centimètres ; elle atteint des dizaines de mètres et même davantage dans le cas de la houle de l’océan.

En ce qui concerne la lumière et les autres ondulations analogues et jusque-là connues de l’éther, je rappellerai seulement que les ondes les plus longues de cet océan immatériel et répandu dans tout l’univers qu’on appelle l’éther sont les ondes hertziennes. On en a produit dont la longueur atteint plusieurs kilomètres ; les plus courtes ont deux millimètres ; immédiatement au-dessous se placent les curieux « rayons restants » étudiés par Rubens et qui tiennent à la fois par leurs propriétés des rayons électriques et des rayons caloriques ; puis viennent les rayons infra-rouges ou calorifiques, ces rayons qu’émet une bouillotte d’eau chaude ou un poêle allumé, invisibles et qui pourtant échauffent à distance la main, et dont la longueur va jusqu’à quelques centièmes de millimètres. Immédiatement au-dessous dans l’échelle des longueurs, viennent les rayons lumineux visibles dont les plus longs, les rayons rouges, ont 8 dix-millièmes de millimètres, dont les plus courts, les rayons violets extrêmes, ont une longueur moitié moindre. Au delà s’étendent de nouveau des rayons invisibles, les rayons ultra-violets qui ont des propriétés curieuses, et qui sont décelables photographiquement. Les rayons ultra-violets les plus courts mis en évidence jusqu’à ces dernières années sont ceux que Lyman, à la suite des beaux travaux de Schumann, a décelés, et dont la longueur d’onde ne dépasse pas six cent-millièmes de millimètre. C’est-à-dire qu’il faudrait mettre bout à bout plus de seize mille de ces ondes pour réaliser une longueur d’un millimètre.

Certains physiciens, notamment Lénard, — l’homme des rayons cathodiques étudiés à l’air libre, — avaient donc fait depuis longtemps l’hypothèse que les rayons X sont eux aussi des ondulations de l’éther, mais d’une longueur d’onde encore incomparablement plus petite que celles des rayons ultra-violets extrêmes. C’est cette hypothèse-là qui s’est trouvée finalement la bonne et que l’expérience a vérifiée récemment, comme nous allons voir.

Il est tout d’abord évident que cette hypothèse rendait a priori