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La Latvie doit être confirmée dans la volonté de se défendre et la résistance de son vaillant peuple doit être soutenue.

Mais quel que soit le secours que l’on apporte à chacun de ces Etats et l’énergie de leur action, il est indispensable que des alliances défensives entre la Pologne et la Roumanie d’une part, entre la Pologne et la Latvie d’autre part assurent la liaison et la coordination de leurs efforts. A ce prix seulement sera opposé aux attaques bolchévistes un front de défense continu et bien soudé de la Baltique à la Mer-Noire. Les Puissances alliées ont donc le plus grand intérêt à user de leur influence pour arriver à la réalisation rapide de ces accords. Il est également très nécessaire que les communications de la Pologne avec les Puissances occidentales soient assurées non seulement par mer, mais encore par voie de terre, et que, dans ce dessein, les Puissances provoquent et facilitent un rapprochement durable entre la Pologne et la Tchéco-Slovaquie.

Au Caucase, enfin, le contact qui, à la suite de la chute de la Géorgie vient de s’établir largement entre bolchévistes et nationalistes turcs, ne peut que raviver les rivalités séculaires du Moscovite et de l’Ottoman. Il semble possible de rompre leur alliance factice en leur appliquant, avec un sens politique averti par les récents événements, un traité encore non ratifié ?


Une politique d’action commune entreprise sur ces bases par les Puissances victorieuses, poursuivie résolument sans défaillances ni fissures, doit arriver à paralyser toute action extérieure du Gouvernement des Soviets, de quelque nature qu’elle soit. Par là sera supprimée la menace permanente de bouleversement dont souffre le monde civilisé. Par là également le régime bolchéviste, réduit à l’impuissance dans tous ses domaines offensifs, devra disparaître ou se modifier, et ainsi sera hâté le moment où la Russie pourra enfin se libérer de la tyrannie dont elle subit la dégradante oppression.

Il n’y a dans tout ce programme rien de nouveau, dira-t-on. C’est vrai. Chacune des mesures indiquées a déjà été envisagée et même appliquée à certains moments, par certaines Puissances, jusqu’à un certain point. Mais il y a loin de ces actions tardives, partielles, divergentes, timides, à la pratique des actions préparées, entières, concertées et résolues que l’on s’est efforce de présenter ci-dessus. Sans doute aussi l’entière adhésion