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aile gauche, engagée vers les passages de la Vistule, est culbutée ou encerclée.

Dès le 17, le groupe d’armées central entre à Novo-Minsk, à Siedlce et à Biela : sa gauche donne la main, à Novo-Minsk, à la division de droite de la Ire armée qui s’est elle-même portée en avant. En deux jours, sous l’énergique impulsion du chef de l’État, il a parcouru plus de 80 kilomètres. La 16e armée bolchéviste, prise entre la IVe et la Ire armées polonaises, est coupée en plusieurs tronçons. Ses éléments cherchant une issue vers l’Est, abandonnent plus de 10 000 prisonniers.

La victoire est déjà décidée et l’exploitation commence. Le 18, l’offensive est prescrite à toutes les armées du Nord avec ordre de la pousser jusqu’à l’extrême limite des forces des hommes et des chevaux. Les divisions de la IIe armée devenues disponibles derrière la Vistule sont dirigées en renfort vers les ailes.

Au groupe d’armées du Nord, la Ve armée pivote sur sa gauche, qui résiste imperturbablement aux assauts tentés par les unités de la 4e armée rouge pour se rouvrir le chemin de l’Est : elle pousse droit au Nord, entre à Ciechanov le 20, à Mlava le 21, achevant de couper l’aile droite bolchéviste du gros de ses armées. Seul un détachement de cosaques réussit à percer vers l’Est, le reste doit se rendre ou passer la frontière allemande. La Ire armée entame d’abord la poursuite en direction de Lomza, puis se redresse vers le Nord en direction de Chorzele.

Le groupe d’armées central continue à monter rapidement vers le Nord en direction de Lomza et de Bialystock ; le 19, il borde le Bug et le franchit même en certains points ; le 22, Lomza est occupé, le 23, Bialystock est enlevé après un combat de trente heures ; les têtes de colonnes commencent à atteindre la frontière allemande.

Successivement, du Sud au Nord, la 16e, puis la 3e et la 15e armées rouges, poursuivies en queue par la Ire armée, ont été prises en flanc, enveloppées et disloquées par le groupe central : leurs éléments de tête seuls échappent vers l’Est. Le 25, de l’armée bolchéviste qui, 12 jours auparavant, se croyait à la veille d’entrer triomphalement à Varsovie, il ne reste que quelques débris sauvés par une fuite rapide. Le butin de l’armée polonaise se monte à : 70 000 prisonniers, 200 canons, 1 000 mitrailleuses.