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eux ; on est venu à vous, on vous a demandé de bons rapports, et quelquefois des services, vous avez répondu que vous feriez tout ce qui vous serait possible, et on vous frappe ! C’est au moins assez mortifiant pour les personnes qui se sont mêlées de cette affaire. » (Les personnes qui s’en sont mêlées, — lui, Sainte-Beuve.)

« Voilà ce que je voudrais que l’Empereur sût, ainsi que le Prince, continue F. Buloz. Le fait est propre à donner l’opinion que l’on doit avoir de pareils procédés de gouvernement. Si le Prince veut bien en faire part à l’Empereur, j’irai l’en remercier, avec le mot d’introduction que vous m’offrez…[1] »

Après cela, George écrit au prince Jérôme qui, dit-elle à F. Buloz, est tout disposé en faveur du directeur de la Revue, et pense comme lui sur l’incident en question. Qu’il lui fasse écrire, à son retour à Paris, le Prince donnera un rendez-vous à F. Buloz : « Causez à cœur ouvert avec lui, il n’en abusera pas, lui. Pourtant, ménagez votre opinion sur M. de Persigny avec lequel il est très lié. Votre rôle est de présenter les faits sans personnalité trop directe, mais en disant tout ce qui est… » Cependant, George lui rappelle qu’il ne peut rien contre les faits accomplis. Mais, « sachant le degré d’indépendance que vous voulez garder et comprenant vos droits à cet égard, il vous soutiendra à l’occasion[2]. » Le degré d’indépendance de la Revue, Forcade, dans chacune de ses chroniques, l’indiquait.


LA COLLABORATION DE MAURICE SAND

F. Buloz voit le Prince à la fin de décembre, et écrit son impression à George : « Le Prince a été fort aimable et fort obligeant, très libéral et comprenant à merveille les nécessités de la situation. Il serait à désirer que le gouvernement le comprît à sa façon ; nous ferions un grand pas[3]. »

Après Valvèdre et le Drac, George Sand s’est mise à écrire un nouveau roman : « il s’appellera Tamaris. De son côté, Maurice, » qui est revenu, « est occupé à mettre en ordre et en bonne langue les notes qu’il a prises jour par jour avec assez de détails, de son voyage avec le Prince en Afrique, en Espagne, Portugal,

  1. Collection S. de Lovenjoul, 6 novembre 1861. Inédite.
  2. Collection S. de Lovenjoul. Inédite.
  3. Id.