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raison, et je n’embrasse pas Buloz, c’est sa faute, il mange avec des bêtes, et il doit être plein de puces[1]… »

Cette visite de George à Ronjoux, ayant été signalée dans les journaux du pays, valut à Mme F. Buloz les visites destinées à la Reine de France, comme l’appelait F. Buloz. Mme Buloz l’écrit à son mari : « J’ai reçu ce matin, avant sept heures, la visite d’une gentille jeune fille accompagnée de son grand-père. Elle venait sous le patronage de celui-ci, vieux Berrichon, faire une visite à Mme Sand. La jeune personne est la fille d’un recteur de l’Académie (y a-t-il une Académie ?) ou plus simplement recteur du Collège. Le fait est qu’elle me semble gentille et bien élevée. Le grand-père est un vieux bonhomme très convenable…[2] »


UN AVERTISSEMENT À LA « REVUE »

À la fin de l’année 1861, la Revue reçut du gouvernement impérial un « avertissement. » La chronique de Forcade du 15 octobre le lui valut, « attendu (disait M. de Persigny) que l’article sus-visé s’efforce, par les assertions les plus mensongères, de propager l’alarme dans le pays, et d’exciter à la haine et au mépris du gouvernement. »

Dans cette chronique, Forcade se permettait, non pas de propager l’alarme, mais de signaler trois points « inquiétants, » concernant la politique financière et économique du gouvernement… : « l’exagération des dépenses, l’impulsion imprévoyante donnée aux travaux publics, aux démolitions et aux constructions dans les grandes villes, et l’absence de vues coordonnées dans la direction de notre politique économique… » « Si c’est le gouvernement, écrivait encore Forcade, qui n’a pas su modérer ses dépenses improductives, si c’est le gouvernement qui a lui-même excité la spéculation au lieu de la contenir, la crise accuse l’imprévoyance du gouvernement, et vient l’avertir sévèrement de la nécessité d’un changement de politique… » Il ajoutait : « Il n’y a point de bon gouvernement financier sans liberté politique, en dehors de l’entier et rigoureux contrôle des assemblées représentatives, et des vigilantes polémiques d’une presse libre[3]. »

  1. Inédite.
  2. Collections, de Lovenjoul, sans date. Inédite.
  3. Eugène Forcade. Voir dans la Revue sa chronique du 15 octobre 1861.