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FIUME, L’ADRIATIQUE
ET
LES RAPPORTS FRANCO-ITALIENS

III [1]
L’ÉPILOGUE D’UNE DICTATURE


X. — LE MEMORANDUM DU 9 DÉCEMBRE 1919 <br/ LES NÉGOCIATIONS AVEC D’ANNUNZIO

Dès l’instant qu’Italiens et Américains n’ont pas pu se mettre d’accord deux à deux, il ne reste, pour le moment, qu’à reprendre les conversations à quatre, entre Italiens, Français, Anglais et Américains. C’est la conclusion naturelle à laquelle on en arrive à Londres et à Paris. M. Scialoja, s’étant rendu à Londres au début de décembre 1919, y reçoit de MM. Lloyd George, Clemenceau et Polk un mémorandum, daté du 9. C’est une consciencieuse et minutieuse mise à jour de la question ; une récapitulation des points sur lesquels l’accord est unanime, de ceux sur lesquels subsiste une divergence ; une discussion technique des demandes italiennes encore en litige ; une énumération, empruntée à un télégramme de M. Lansing, des concessions antérieurement faites aux vœux de l’Italie ; une démonstration de l’intérêt qu’elle trouvera à ne pas englober un plus grand nombre de Yougo-Slaves ; enfin, un pressant et très amical appel à l’esprit de conciliation de son gouvernement : le

  1. Voyez la Revue du 1er janvier et du 1er mars.