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Les ingénieurs n’ont pas été les seuls à préparer les voies. Il faut rendre hommage à ceux qui ont uni leurs efforts pour faire connaître l’importance de la question du Rhône et en chercher la solution pratique. Dès le 1er septembre 1899, M. Gourju, sénateur et conseiller général du département du Rhône, proposait à son Conseil général de constituer, conformément à la loi du 10 août 1871, une Commission interdépartementale entre les Conseils généraux des onze départements riverains du fleuve. La Commission fut constituée, non sans de longs et méritoires efforts, et commença à fonctionner le 2 février 1901. Depuis lors, son activité ne se ralentit point. Elle tient ses assises tantôt dans l’un, tantôt dans l’autre des chefs-lieux des départements. La dernière assemblée s’est tenue à Grenoble le 2 juin 1919. Présidée jusqu’à cette date par M. Gourju, qui s’est volontairement retiré, elle l’est depuis lors par M. Léon Perrier, député de l’Isère. La Commission interdépartementale a nommé, pour simplifier le travail, une commission exécutive de onze membres, un par département. Lors de ses assemblées générales, elle s’adjoint des délégués des villes, de plusieurs autres départements, de la Suisse, ainsi que des personnes compétentes, économistes, géographes, géologues, ingénieurs, de telle sorte que les assemblées générales sont précédées d’un véritable congrès, procédé absolument légal, bien qu’il se soit heurté d’abord à l’opposition de quelques hommes politiques. Quand l’œuvre sera achevée, le mérite en reviendra en grande partie aux membres de la Commission, parmi lesquels il convient de citer M. Herriot, maire de Lyon.

De leur côté, les Chambres de commerce du Sud-Est ont étudié attentivement la question ; plusieurs d’entre elles ont organisé des concours de projets. Elles ont créé, pour coordonner leurs efforts, « l’Office des Transports du Sud-Est. »

En Suisse, outre les Pouvoirs publics, plusieurs associations ont étudié l’aménagement du Rhône. Il faut citer la Commission centrale de navigation de Bâle, l’Association romande pour la navigation intérieure, et surtout l’Association suisse pour la navigation du Rhône au Rhin, qui a procédé à des études techniques et économiques remarquables sur la jonction des deux fleuves par les lacs de Neuchâtel et de Bienne.

Indépendamment des diplomates officiels, la question de la