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En résumé, il y a trois solutions : le canal latéral des Ponts-et-Chaussées, de M. Chambaud de la Bruyère ou de M. Le Vallois, les dérivations de M. Armand, avec utilisation de certaines parties du fleuve lui-même, enfin l’utilisation du fleuve tout entier de M. Mähl.

Le canal latéral présente pour la navigation une solution de tout repos, mais il laisse le fleuve abandonné à lui-même, de telle sorte qu’il faudrait des travaux entièrement distincts pour le captage intégral de l’énergie hydraulique. L’aménagement intégral du fleuve lui-même, proposé par M. Mähl, est une solution théoriquement excellente. Il reste à savoir si, en pratique, les conditions de la navigation seront bonnes et si les difficultés techniques pourront être vaincues. Un argument sérieux que fait valoir cet ingénieur, c’est qu’avec sa méthode, les deux rives bénéficieront également des avantages de la voie navigable et que les barrages pourront être établis de manière à constituer des ponts carrossables.

Nous n’avons pu examiner tous les projets, notamment ceux qui ont été présentés, en 1911, au concours de l’Office des Transports. Et les indications que nous avons données sont nécessairement très sommaires. Il est impossible de se former une opinion au sujet des avantages et des défauts des divers projets d’aménagement du Rhône dans ses diverses sections sans procéder à une étude approfondie des travaux de leurs auteurs.


La réalisation de l’œuvre. Efforts tendant à cette réalisation. — Les ingénieurs ont terminé leur travail de préparation. Ils auront à mettre au point ce travail quand, parmi les projets, un choix définitif aura été fait. Même si un projet entièrement différent des leurs vient à être adopté, leurs travaux en auront été la préparation. Mais, il manque une étude d’ensemble de la question économique. Une vaste enquête s’impose pour rechercher l’origine et la destination, ainsi que le tonnage des marchandises que le Rhône aménagé est destiné à transporter, et quelle est l’utilité économique probable du placement de la puissance hydraulique du fleuve. Nous avons cherché, ailleurs[1], à donner quelques indications propres à faciliter ce grand travail.

  1. La Question du Rhône, Payot éd.