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du fleuve pour la navigation donnera des résultats immédiats, en diminuant considérablement le coût des transports par eau, et en développant par là le tonnage transporté. Des calculs de prévisions très sérieux ont été faits à ce sujet par la Chambre de commerce de Lyon et par les Ponts-et-Chaussées. Le canal d’Arles à Marseille, en voie d’achèvement, présentera déjà de sérieux avantages pour la navigation dans ce parcours.

Voici plus d’un siècle que les ingénieurs étudient cette partie du Rhône pour la mettre en bon état de navigabilité. Citons les travaux de François de Neufchâteau en 1779, de Céard en 1808, de Cavenne en 1821, des ingénieurs des Ponts-et-Chaussées Josserand, Surell, Bouvier en 1843, plus tard des ingénieurs en chef Kleitz, puis Tavernier ; citons encore le projet de l’ingénieur Dumont en 1877, de l’ingénieur en chef Jacquet en 1878, le projet de Douhet et Pech en 1888, celui-ci tendant à créer un grand canal latéral accessible à des bâtiments de mer, le projet Souleyre, le projet Perre en 1898, le projet Denèfle, en 1900. Les travaux préparatoires n’auront pas manqué.

Plus récemment, des études très complètes ont été faites par les Ponts-et-Chaussées, sous la direction de MM. Barlalier de Mas, Girardon, Armand. L’administration n’a pas prétendu présenter un projet dont elle tenait à voir l’exécution, mais bien une étude d’un canal latéral de 19 m, 50 de largeur au plafond, 27 mètres au plan d’eau, 2 m, 50 de profondeur. En 1909, la dépense prévue était d’environ 500 millions.

A la même époque, M. Chambaud de la Bruyère, ingénieur, conseiller général du Rhône, présenta un autre projet, moins coûteux selon lui, de canal latéral traversant à plusieurs reprises le Rhône par des ponts-canaux. De son côté, M. le commandant Le Vallois proposait de faire le canal latéral avec de très longs biefs, séparés par de hautes chutes franchies au moyen des plans inclinés à bateaux que nous avons décrits.

M. Mähl, dans cette section comme dans les autres, propose de couper le fleuve par des barrages écluses, chaque barrage captant la puissance hydraulique. Il compte couper le fleuve en quinze biefs et capter plus de 1 million 400 mille chevaux.

Tous ces projets attribuent une part de l’eau à l’irrigation.