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servirait à la navigation. Les chutes obtenues aux barrages donneraient 171 350 chevaux recueillis par des usines génératrices d’électricité.

M. Autran, de Genève, propose, pour cette partie du fleuve, de régulariser simplement le fleuve et de le mettre en bon état de navigabilité par des travaux de dragage et de colmatage. M. Màhl propose aussi d’utiliser le fleuve lui-même sur ce parcours, sans faire de dérivations, mais en faisant une série de barrages réunis par des écluses et donnant des chutes dont la puissance serait captée par des usines électriques. Dans son dernier projet, il propose de diviser cette partie du fleuve en huit biefs, et pense capter, en eaux moyennes, 310 000 chevaux.

Avant de poursuivre, nous devons aborder rapidement une question intimement liée à celle de l’aménagement du Rhône. C’est la question de l’aménagement de l’Isère, pour la navigation et pour le captage de la puissance hydraulique. L’Isère, réunie au Rhône par le lac du Bourget, rendue navigable jusqu’à Valence, établirait une communication par eau entre la grande voie du Rhône et les régions du Dauphiné et de la Savoie. Le Dauphiné est le pays natal de la houille blanche. Grenoble est devenu une véritable capitale industrielle, rachetant sa situation désavantageuse, à l’écart des routes commerciales, par l’initiative de ses habitants et par les trésors naturels de sa région. Le Dauphiné est déjà un pays de grande industrie ; la Savoie est appelée à le devenir.

Plusieurs projets d’aménagement de l’Isère ont été étudiés ou esquissés par MM. Mähl, Bouchayer et Viallet, Frédet, Charpenay.

Revenons au Rhône, qui nous présente la grande difficulté de la traversée de Lyon. Plusieurs projets ont été élaborés, sur la demande de la Chambre de commerce de cette ville. Le dernier de ces projets, étudié par M. l’ingénieur en chef Armand, consiste à brancher sur le canal de l’usine électrique de Jonage un canal de 22 kilomètres, contournant la ville à l’Est, et aboutissant à un grand port industriel placé à 2 kilomètres en aval du confluent de la Saône.

La section du Rhône entre Lyon et la mer, à laquelle nous arrivons, est la seule qui, à la date actuelle, soit parcourue par une navigation sérieuse. C’est celle pour laquelle l’aménagement