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LA PENSÉE RELIGIEUSE
DE
JOSEPH DE MAISTRE
D’APRÈS DES DOCUMENTS INÉDITS

II [1]
1792-1821

A la date du 22 septembre 1792, on lit au Journal de Maistre [2] :


Samedi, invasion des Français ; pluie horrible, fuite infâme de la troupe, trahison ou bêtise des généraux, déroute incroyable et même un peu mystérieuse, suivant quelques personnes. C’est la honte éternelle du gouvernement et peut-être l’anéantissement de l’état militaire.


Maistre émigre, puis rentre quelques semaines en Savoie. Il note, le 15 février 1793 : « Naissance du schisme, défense aux prêtres de confesser ; » et puis, le 16 : « Serment civique de dix-sept prêtres. » Suspect et menacé, il garde assez de liberté d’esprit pour achever, le 21, « la lecture de l’Homme nouveau

  1. Voyez la Revue du 1er mars.
  2. En renouvelant mes remerciements à M. le commandant R. de Maistre, pour les documents inédits dont je lui dois la très obligeante communication, je tiens, sur sa demande, à faire une rectification : le titre de « comte de Maistre, » que je lui donnais dans mon premier article, n’appartient qu’à son cousin-germain, chef de la famille, qui habite en Savoie où « il maintient le nom et les traditions Maistre. »