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L’AVENIR
DE
L’ENTENTE FRANCO-BRITANNIQUE

II. — LE SYSTÈME CONTINENTAL [1]


VI

La politique suivie par l’Angleterre depuis l’armistice répond, nous l’avons montré, aux besoins permanents de sa vie économique. Il reste à savoir si les chemins qu’elle a suivis sont bien les meilleurs, dans son propre intérêt, et s’ils ne la conduisent pas vers des dangers qu’elle commence d’ailleurs à apercevoir. La France ne s’étonne pas qu’elle travaille sur toutes les mers et dans tous les pays à rétablir et à augmenter ses avantages économiques de toute nature ; que ce soit sa manière, conforme à ses intérêts et à ses traditions, de profiter d’une victoire chèrement achetée, la France ne peut que le trouver légitime et ne fera rien pour l’entraver. Elle ne s’inquiète que si son brave compagnon d’armes, dans son ardeur d’expansion politique et commerciale, profite des embarras momentanés de son alliée des mauvais jours pour prendre sa place sur des marchés ou dans des pays où sa propre influence l’emportait avant la guerre ; elle ne s’irrite que si, loin de l’associer à ses succès ou de lui réserver sa place, elle cherche à l’évincer par des moyens que l’opinion française, dans son idéalisme

  1. Voyez la Revue du 1er février.