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FIUME, L’ADRIATIQUE
ET
LES RAPPORTS FRANCO-ITALIENS

II [1]
DEPUIS L’ARRIVÉE DE G. D’ANNUNZIO


VI. — LES INCIDENTS DE FIUME

Dans le cabinet Nitti, qui succède à celui de M. Orlando, le portefeuille des Affaires étrangères échoit à M. Tittoni, qui prend la tête de la délégation italienne à la Conférence. Les nouveaux délégués sont MM. Scialoja, Maggiorino-Ferraris, Crespi et le marquis Imperiali [2].

Le chef du Gouvernement, le ministre des Affaires étrangères, la plupart de leurs collègues du cabinet n’ont pas un passé interventiste aussi notoire que celui de leurs prédécesseurs. Aussi les « fascistes » [3], qui ont retiré leur confiance au cabinet Orlando, sans réfléchir que la loi parlementaire de bascule amènerait fatalement à sa place un cabinet de nuance moins accentuée, se prennent-ils à craindre, de la part du ministère Nitti, d’excessives renonciations. M. Tittoni et le président du Conseil lui-même, en se présentant devant le Parlement, sont conduits à se défendre contre ce soupçon, et sans

  1. Voyez la Revue du 13 janvier.
  2. Deux de ces messieurs avaient déjà précédemment pris la place de M. Salandra et du marquis Salvago-Raggi, démissionnaires.
  3. Nous avons dit plus haut ce qu’était le « fascio » parlementaire.