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L’ŒUVRE DE LA FRANCE EN SYRIE.
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La région d’Alep offre toutes les possibilités agricoles d’un sol alluvial et sablonneux, que les irrigations doivent rendre très fertile. Sur 86 000 kilomètres carrés que comprend la région, 44 000 sont cultivables et, suivant une appréciation admise jusqu’ici, 430 000 hectares seulement étaient cultivés en 1913. Des vergers existent dans les vallées ; sur les vastes plateaux calcaires, de grandes étendues sans obstacles sont favorables à la culture extensive du blé et à l’emploi des machines agricoles, qui a déjà été commencé dans la région. Le rendement, qui n’a été jusqu’ici que de 700 kilogrammes par hectare, pourrait être porté à 1 000 kilos.

Dans la région d’Alep, principalement dans les plaines d’Idlib, de l’Amouk, de Killis, d’Aïntab, de Serroudj, la culture du coton est déjà entreprise, et peut être largement développée. Il en est de même d’autres cultures comme celles de l’olivier, des graines oléagineuses, des arbres fruitiers, des pistachiers, de la réglisse, qui donnent déjà lieu à une très active exploitation.

Le régime politique de la région, qui tient de l’organisation féodale, est favorable, en raison de la faible densité de sa population, à l’organisation de la grande culture par association des capitaux français avec ceux des grands propriétaires indigènes.

La Haute Mésopotamie forme, dans la zone de mandat français, le prolongement naturel du bassin d’Alep. Son sol alternativement formé d’alluvions, de terres noires basaltiques, de terres rouges d’origine calcaire, est parcouru par d’abondants cours d’eau. Les irrigations y sont faciles et toutes les céréales, blé, orge, peuvent y être cultivées, le coton également. Il est compté comme terres cultivables 11 millions d’hectares, c’est-à-dire 60 pour 100 de l’étendue de la Haute Mésopotamie, estimées approximativement à 1 831 000 kilomètres carrés. C’est donc là une réserve d’une inépuisable richesse, que l’exploitation du chemin de fer de Bagdad doit forcément contribuer à favoriser.

L’élevage est également prospère dans cette région parcourue par des peuples pasteurs. Le troupeau de la Haute Mésopotamie peut être évalué à 5 000 000 de têtes, dont 2 000 000 de moutons, sur lesquels 500 000 environ sont poussés chaque année de la Haute Mésopotamie sur la côte syrienne pour la consommation locale et l’exportation. Au Sud, la zone de céréales d’Alep se prolonge par la vallée de l’Oronte, puis le