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dont la variation, quelle qu’en puisse être la grandeur, n’a assurément aucune influence sur le temps qu’il fait « cheux noux » et ne peut de quelconque manière déchaîner d’égoïstes passions en influençant les cultures maraîchères.

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La première étoile variable qu’on ait découverte est l’étoile omicron de la Baleine dont la singulière particularité fut constatée par l’astronome Holwarda en 1638. Il était occupé alors à mesurer par un ciel nuageux, et en vue de l’observation d’une éclipse de lune, des hauteurs d’étoiles éloignées de l’horizon, lorsque les nuages s’entr’ouvrirent et il vit par trois fois quelque chose de brillant et de nouveau scintiller dans la constellation de la Baleine ; préoccupé de l’éclipse, il ne s’en soucia pas davantage tout d’abord. Mais le même phénomène lui étant réapparu quelques jours plus tard, il en fit une étude attentive (décembre 1638).

Soit à l’œil nu, soit à la lunette, l’apparition insolite était de tous points semblable aux étoiles voisines : « son éclat surpassait celui des étoiles de troisième grandeur de la bouche et de la joue de la Baleine ou de l’épine dorsale des Poissons, mais il était certainement moindre que celui des étoiles de deuxième grandeur des mandibules et de la tête du Bélier. » Au bout de peu de temps, Holwarda ne put retrouver l’étoile qu’il crut disparue ; mais à son étonnement, il la revit à la même place que l’an précédent et avec le même éclat à peu près, le 7 novembre 1639.

Mais, me dira-t-on, qu’y a-t-il dans l’apparition de cette étoile et ses particularités qui la différencie des étoiles nouvelles, des Novæ dont il fut tant question récemment ? Ce qu’il y a, c’est que cette étoile disparaît et réapparaît périodiquement suivant un cycle déterminé et régulier. À cette époque heureusement périmée, les astronomes contestèrent cette découverte. Ils n’avaient pas encore atteint le noble et pur désintéressement auquel les destinaient dès lors leurs hautes méditations et Holwarda eut beaucoup de peine à démontrer à ses confrères déchaînés et qui dénigraient la valeur de sa découverte, qu’il venait en réalité d’enrichir l’astronomie d’une classe d’astres jusque-là inconnue : celle des étoiles qui subissent une variation lumineuse périodique et qu’on est convenu depuis d’appeler les étoiles variables. Holwarda pour cela dut montrer que cette étoile était connue depuis longtemps. Si paradoxal que cela puisse paraître, la nouveauté de sa découverte n’était réelle que si l’étoile en question