Page:Revue des Deux Mondes - 1921 - tome 61.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celle d’une classe et demie le service de dix-huit mois, etc…

Quant au maintien de l’ordre à l’intérieur, il ne saurait avoir qu’une influence des plus restreintes sur l’organisation à donner à l’armée de paix. Une fois réparties sur le territoire en vue de leur mobilisation, les unités de paix, à effectif renforcé, à effectif normal, ou simplement réduites à un cadre mobilisateur, quelques changements dans les emplacements prévus pour certaines unités à effectif renforcé ou normal, suffiront à pourvoir les centres importants d’une garnison suffisante. C’est là, on en conviendra, une conséquence qui affecte la répartition des unités, et non leur nombre ou leur organisation, et sur laquelle, par conséquent, il n’y a pas lieu, ici, d’insister davantage.


* * *

Dans tout ce qui précède, il n’a pas été tenu compte d’une donnée qui intervient cependant fréquemment dans les discussions sur la durée du service : celle du temps minimum imposé par les nécessités de l’instruction. Sans méconnaître ces nécessités, on doit prévoir qu’elles seront aujourd’hui sans influence spéciale sur la durée du service, imposée, par ailleurs, par les considérations d’un autre ordre développées plus haut.

Et, en effet, les modifications profondes apportées à la nature même de l’armée entraîneront fatalement des changements correspondants dans le dressage de cette armée. Pour ne parler que de l’infanterie, ce qui la différencie aujourd’hui de ce qu’elle était autrefois, c’est la diversité de son armement, et, par suite, des catégories d’hommes qui la composent : fusiliers, mitrailleurs, fusiliers-mitrailleurs, grenadiers, artilleurs de tranchée ou d’accompagnement. À toutes ces catégories d’hommes il faut donner autant d’instructions techniques différentes, ce qui ne peut être réalisé dans les petites unités.

Ainsi, l’instruction individuelle caractérisée autrefois par son uniformité, aujourd’hui par sa diversité, sera dorénavant assurée non plus par les petites unités, — compagnies, bataillons, — mais par les unités supérieures, — régiments et au-dessus, — et l’argument tiré des nécessités de l’instruction individuelle dans les petites unités pour déterminer leur effectif minimum n’a plus aujourd’hui de valeur.