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dû à ce que certaines dépenses de la guerre cesseront l’an prochain de figurer au budget du Haut-Commissariat et que d’autres, supportées par la Puissance mandataire au moment où les nouveaux États syriens ne faisaient que naître, doivent désormais incomber à ces États, qui sont maintenant organisés. Sur ce dernier point, la situation financière n’est que l’expression de la politique d’organisation pratiquée par le Haut-Commissaire de la République en Syrie et au Liban et qui a commencé à entrer dans la période des résultats.

Comme exemple des dépenses léguées par la guerre, il faut citer les avances faites aux Compagnies françaises du chemin de fer de Damas Hama et du Port de Beyrouth pour réparer les effets des destructions et négligences commises pendant la longue période des hostilités entre les Turcs et les Alliés. De ce chef, 43 millions ont été versés en 1920 aux chemins de fer et 1 120 000 francs aux ports. En 1921, les mêmes avances se sont élevées respectivement à 16 millions et à 500 000 francs. Elles ne figurent plus aux prévisions budgétaires pour 1922. Une autre dépense résultant de la guerre, et qui est en voie de liquidation, est celle de l’assistance aux Arméniens que nous avons trouvés déportés par les Turcs ou qui se sont réfugiés dans les territoires occupés par nos troupes. Alors que tant de régions de notre pays ont peine à se relever de leurs ruines, nous avons abrité et entretenu des milliers d’enfants, de femmes et même d’hommes arméniens. De ce fait, le budget du Haut-Commissariat a dépensé 18 millions en 1920, il doit dépenser 5 700 000 fr. en 1921 et la dépense probable pour 1922 est d’environ 1 million et demi. C’est encore un de ces résultats de la guerre qui s’atténue à mesure que des occupations sont trouvées pour les réfugiés et que les orphelins arrivent à l’âge de gagner leur vie ou peuvent être placés.

Il serait fastidieux d’étudier ainsi en détail la liquidation graduelle de chacune des dépenses civiles provenant directement de la guerre : quelques exemples suffisent. D’autres charges ont résulté à la fois de la guerre et de l’inexistence, puis de l’extrême jeunesse des États syriens; elles tombent aussi très rapidement : c’est ainsi que les subventions aux budgets locaux ont été, en 1920, de 44 millions et demi, ou même de près de 51 millions, si on y ajoute les sommes versées, en vertu d’accords avec l’Angleterre, à l’administration de la zone Est, c’est-à-dire au gouvernement de l’émir Fayçal; en 1921,