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de toute la terre, le fils aîné n’a qu’une part mobilière comme les filles : ce sont les geschlossene Güter. — La liberté testamentaire est limitée. Un père qui laisse un fils et 3 000 thalers ne peut le déshériter que de 2 000, à moins d’ingratitude prouvée. — D’ordinaire, la terre peut être divisée après la mort du propriétaire, mais la moindre parcelle doit être d’un demi-acre : c’est pour empêcher les trop grandes subdivisions, si nuisibles, dit-on, à notre agriculture.


Leipzig. — 3 juillet.

Nicolaïkirche, principale église ; à onze heures et demie, je vais au service et au sermon. Prédicateur en robe notre et collerette-fraise du moyen âge ; col court, grosse tête énergique un peu lourde comme dans les portraits du XVIe siècle. Il débite bien, avec naturel, bons gestes, voix bien maniée et forte ; cela me semble un bon spécimen. Texte et citations sur les vieux simoniaques, Juda, Simon, qui n’aiment pas la piété pour elle-même (Gottseligkeit), mais pour les avantages terrestres qu’elle confère : ils sont : damnés ; Gottseligkeit ist ein grosser Gewinn, la piété est un grand bien par elle-même ; il faut la souhaiter pour elle-même, car elle donne le contentement, la modération des désirs (Genugsamkeit), et de plus elle nous évite les tentations et nous garde le trésor de notre innocence. Voilà les deux points. Développement en bon style ordinaire, avec lieux communs, contre le désir de devenir riche, si fort en notre siècle ; phrases protestantes et énergiques contre le vœu de pauvreté catholique du moyen âge, contre les moines. Phrases modernes bien faites, surtout bien dites, pour montrer que la vraie religion n’exclut pas le travail profitable, le soin des enfants, la pensée du gain quotidien, mais il faut y songer parce qu’il y a là un devoir et qu’on fait la volonté de Dieu en pourvoyant aux besoins des siens. Conclusion : ne vous attachez pas aux biens périssables, mais aux trésors qui ne périssent pas. — Dans la vaste église aux bancs numérotés et marqués du nom du locataire, quatre hommes, le sacristain et deux dames ! C’était le vide absolu. Quel contraste avec l’Angleterre ! — En revanche, pour la Vie Parisienne d’Offenbach au théâtre, tout l’orchestre, qui est très grand, est loué d’avance.

Toutes mes visites sont manquées, sauf une : les gens sont dehors. Je ne trouve que M. Ebert, philologue qui enseigne les